Passionné d’Europe, d’une Europe à la grande ambition politique et humaniste, ainsi se définit Fernand Herman en 1979. Ce fils d’agriculteur hesbignon qui, déjà, allait à l’étranger enrichir son expérience, après des études de droit et d’économie, suivies d’un voyage aux États-Unis, participe à la mise en place des fondements financiers de l’État du Congo. Revenu en Belgique, à la tête de la Société nationale d’investissement, il se construit une connaissance profonde du tissu industriel, une expérience bien utile lorsqu’il est choisi comme ministre des Affaires économiques du gouvernement Tindemans en 1975. Rude expérience que celle-là dans un gouvernement fragile, face aux crises successives. Élu lors des premières élections directes du Parlement européen en 1979, Fernand Herman y est, durant 20 ans, un « pilier », un des plus actifs, des plus entreprenants, des plus écoutés. Membre du comité Dooge, héritier spirituel d’Altiero Spinelli, fédéraliste convaincu, pédagogue, héraut du combat des coûts induits par la non-Europe, auteur de rapports essentiels comme celui sur l’Union économique et monétaire et celui sur une Constitution pour l’Europe, il demeure actif, à sa retraite, à la Convention pour l’avenir de l’Europe de 2002. Quarante années d’histoire de la Belgique et de l’Europe revivent ici, appréhendées par les yeux d’un passionné d’Europe, d’un acteur lucide et d’un analyste perspicace et informé.